Microbiome, microbiote, flore, ces mots vous les avez sûrement déjà entendus ! Bien souvent associés à l’appareil digestif, saviez-vous que le corps humain en détenait plusieurs ? Un en particulier dont vous prenez soin au quotidien sans le savoir, le microbiote cutané. Cette semaine, plongez dans cet univers microscopique qui recouvre notre peau !
Qu'est-ce que le microbiote cutané ?
Le microbiote est un ensemble de micro-organismes qui peuple littéralement notre corps. On y retrouve des bactéries en grande partie mais aussi des virus et des champignons. D’ailleurs, selon les scientifiques, l’être humain est autant composé de cellules que de bactéries !
Et c’est bien vrai, puisque chaque zone de notre corps en est recouverte. Par ailleurs, on identifie différents types de microbiote : cutané, vaginal, urinaire, respiratoire, ORL et intestinal. De tous, ce dernier est le plus important en nombre ! Il compte à lui seul plus de 100.000 milliards de micro-organismes, l’équivalent de quasi 1.5kg chez l’adulte !
Cet écosystème formé de tous ces microbiotes n’est pas présent par hasard, il protège le corps de toutes les agressions intérieures et extérieures. Un véritable bouclier de l’organisme !
Cette connaissance, nous la devons notamment aux recherches du projet « Human Microbiome Project » menées par le National Institutes of Health. De 2008 à 2013, des chercheurs se sont associés pour étudier et cartographier l’ensemble des microbiotes chez l’homme. Depuis, de nombreuses publications ont été réalisées démontrant leur importance pour l’être humain, comme c’est le cas pour le microbiote cutané.
Quel est le rôle du microbiote cutané ?
Appelé aussi flore cutanée, il s’agit, comme son nom l’indique, de l’ensemble des bactéries qui vivent à la surface et dans les différentes strates (épiderme, derme et hypoderme) de la peau. Le microbiote cutané se compose d’une centaine d’espèces de bactéries différentes et a un rôle des plus essentiels pour la peau, celui de participer à sa fonction barrière :
Il agit comme un biofilm protecteur à la surface de la peau
Il défend l’organisme contre la pénétration d’agents infectieux (levures, champignons, bactéries, virus)
Il participerait même à l’immunité globale de l’organisme
À l’image d’une empreinte digitale, chaque microbiote cutané est unique ! On retrouve évidemment les mêmes souches de bactéries mais leur combinaison est totalement différente d’une personne à l’autre. Plus complexe encore, cet écosystème évolue ! Sa variation tient à l’âge, à l’état hormonal et même au mode de vie. C’est d’ailleurs ce qu’ont révélé plusieurs publications dédiées au microbiote de l’enfant.
Pour bien comprendre ces effets, il est important de noter qu’entre l’homme et ses microbiotes tout est une question de symbiose, d’échanges mutuels où chacun apporte à l’autre quelque chose d’essentiel.
Quelles sont les conséquences du déséquilibre de la flore cutanée ?
Le nombre de bactéries et la diversité des espèces garantissent l’équilibre et le bon fonctionnement du microbiote cutané. Si ces paramètres se modifient, une dysbiose (déséquilibre) apparaît. Pour mieux comprendre, on observe deux facteurs :
Le bon équilibre de la flore cutanée :
Si une espèce de bactéries prolifère, elle va prendre la place d’une autre espèce. A l’inverse, lorsqu’une espèce est moins représentée, une autre peut prendre sa place. Une diversité trop importante ou une diversité trop faible représente un risque pour l’équilibre du microbiote.
Le bon nombre de bactéries :
Les bactéries forment un biofilm, comme une barrière avec un maillage serré qui tapisse la peau. Si leur nombre diminue, le biofilm est fragilisé et moins efficace.
En cas de dysbiose, des bactéries indésirables peuvent coloniser la peau ou une zone de la peau, et diminuer sa fonction barrière contre les agressions. Ce déséquilibre est à l’origine de différentes problématiques et pathologies dermatologiques connues :
Les odeurs de transpiration : des espèces telles que Corynebacterium xerosis ou Staphylococcus epidermidis prolifèrent et génèrent des mauvaises odeurs en métabolisant la sueur.
La dermatite atopique : aussi appelée eczéma atopique, est une maladie chronique inflammatoire de la peau.
Le psoriasis : inflammation de la peau caractérisée par des rougeurs et l’apparition d'épaisses plaques de peau qui desquament
L’acné : inflammation de la peau associée à des dérèglements dans la production de sébum… ou même encore les troubles de la cicatrisation.
Comment prendre soin de son microbiote cutané ?
Au-delà de facteurs héréditaires, internes ou hormonaux, plusieurs habitudes peuvent altérer le microbiote cutané et entraîner la dysbiose : une hygiène intensive et excessive, des détergents agressifs, des cosmétiques au pH alcalin, le recours intensif aux produits antiseptiques comme le gel hydroalcoolique.
Même si ce ne sont pas les seules causes des conséquences d’un déséquilibre de la flore cutanée, ces usages peuvent être modifiés par quelques bons gestes simples :
Adopter des produits d’hygiène avec une base lavante douce qui préserve l’équilibre du microbiote.
Sélectionner une gamme de soins spécifiques dédié au rééquilibrage du microbiote cutané, lorsqu’il joue un rôle majeur dans une problématique donnée, comme c’est les cas pour la transpiration.
Recourir aux prébiotiques ou aux probiotiques en cas d’antibiothérapie.
Votre microbiote cutané n’a désormais plus aucun secret pour vous ! Il ne tient désormais qu’à vous d’y être attentif et d’en prendre soin au quotidien avec un rituel adapté à ses besoins. Pour cela, vous souhaitez en savoir plus sur les bienfaits des prébiotiques ? Suivez le guide : 4 choses à savoir sur les prébiotiques